Aire marine protégée Manicouagan

Aire marine protégée
de Manicouagan

Estuaire de la rivière aux Outardes et Betsiamites vu du Parc Nature de Pointe-aux-Outardes (Crédit : Jordan Bélanger)

Qu’est-ce que l’Aire marine protégée de Manicouagan?

L’aire marine protégée de Manicouagan (AMP), mise en place en 2013 avec l’octroi du statut de réserve aquatique projetée, constitue l’une des premières aires marines protégées québécoises de l’estuaire du Saint-Laurent. Située dans la région administrative de la Côte-Nord et plus précisément dans la MRC de Manicouagan, l’AMP borde plusieurs municipalités et une communauté autochtone :

L’AMP a une superficie de 721 km2, incluant les estuaires des rivières Betsiamites, Outardes et Manicouagan, les eaux du Saint-Laurent de l’estran de la péninsule et des berges, jusqu’à une profondeur de 300 mètres.

De plus, l’AMP est située dans la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka reconnue par l’UNESCO : un site aux particularités naturelles, sociales et culturelles exceptionnelles et uniques pour la région.

Écosystèmes et biodiversité

L’aire marine protégée a pour mission la conservation et la protection des écosystèmes marins et estuariens de la péninsule de Manicouagan qui comptent parmi les plus riches et les plus productifs du Saint-Laurent.

De nombreux écosystèmes font de l’AMP un site diversifié, autant en termes d’habitats qu’en termes d’organismes y vivant!

Dans ces nombreux écosystèmes, une grande diversité d’organismes profite de la forte abondance de matière organique et de plancton :

Différents organismes vivant dans l’aire marine protégée de Manicouagan (crédit photo : Parc Nature de Pointe-aux-Outardes, Dominic Francoeur, ELISO, Virginie Galindo, Sébastien St-Jean)

De l’infiniment petit à l’infiniment grand!

Ce qui se déroule dans l’aire marine protégée est souvent non visible à l’œil nu, mais a une influence majeure sur le reste du Saint-Laurent et de ses écosystèmes marins, estuariens et même les environnements terrestres à proximité.

En fait, au cœur des eaux de notre belle aire marine protégée, se propage le plancton! Le mouvement des marées, les vagues ainsi que l’apport d’eau douce des rivières entrainent un mélange de la masse d’eau douce en surface avec l’eau salée des profondeurs, riche en éléments nutritifs. Ce brassage favorise l’apport en sels nutritifs dont les algues ont besoin pour croître! Ainsi, les estuaires des trois rivières dans l’AMP sont des lieux de croissance de haute importance pour le plancton. Comme le plancton est à la base de la chaine alimentaire des écosystèmes marins, il est par conséquent essentiel à la base de l’alimentaire de nombreuses espèces, dont se nourrit l’être humain.

Le phytoplancton, soit les algues microscopiques vivant dans l’eau, est un producteur primaire. Il est donc l’un des premiers maillons de la chaine alimentaire et exerce une forte influence sur les niveaux supérieurs! Puisqu’il possède la capacité de faire de la photosynthèse, soit de transformer de la matière inorganique et l’énergie solaire en matière organique, sa présence est bénéfique pour de nombreuses espèces. De plus, il est responsable d’une grande partie de la production d’oxygène de notre atmosphère et de la consommation de dioxyde de carbone : c’est un poumon de notre planète!

Le zooplancton, soit les animaux microscopiques, est un consommateur primaire! Il est donc un des deuxièmes maillons de la chaine alimentaire et permet de transmettre l’énergie du phytoplancton vers les autres niveaux trophiques. En s’alimentant du phytoplancton et en servant lui-même de nourriture à d’autres animaux, il permet d’enrichir la chaine alimentaire. Par exemple, de grands animaux comme les baleines peuvent se nourrir directement de plancton, et des petits animaux comme des moules peuvent aussi s’en alimenter!

La chaine alimentaire n’est pas linéaire! Au contraire, plusieurs organismes de différents niveaux sont reliés les uns aux autres. La même baleine qui se nourrit de plancton peut également manger du poisson! C’est pourquoi le terme Réseau trophique est grandement utilisé pour parle de la chaine alimentaire.

Schéma réseau trophique

Schéma simplifié du réseau trophique marin. (Crédit : Parc Nature de Pointe-aux-Outardes)

Des aires marines protégées pour conserver l’écosystème

Notre Saint-Laurent est un vaste territoire hôte d’une grande quantité d’organismes et d’habitats. On y retrouve le plancton, maillon indispensable de la chaine alimentaire, de nombreux poissons et mammifères marins, des végétaux et bien d’autres animaux!

L’impact des humains ainsi que des changements climatiques sur ces écosystèmes se fait de plus en plus ressentir, il est donc essentiel de préserver ces environnements marins et côtiers. C’est pourquoi, certains territoires ont été sélectionnés pour leur richesse et leur diversité en vue de les protéger en tant qu’aire marine protégée. Chaque aire marine protégée vise la préservation de l’écosystème et de sa biodiversité et possède également ses propres objectifs de conservation.

Dans le dernier plan d’action (2015-2020) de l’aire marine protégée de Manicouagan, on notait des objectifs basés sur la sensibilisation, l’éducation, la mise en valeur, la recherche scientifique et la gestion, tels que :

Pour plus d’informations sur les autres aires marines protégées au Québec, vous pouvez consulter la page internet du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.

Participer à la protection et à l’éducation

Le Parc Nature de Pointe-aux-Outardes est impliqué dans la création de l’aire marine protégée de Manicouagan depuis 1998, en proposant le site comme projet pilote. Avec l’appui de la communauté et de plusieurs intervenants locaux ainsi qu’en raison de sa biodiversité exceptionnelle, le site a finalement été retenu.

Près d’une dizaine d’années plus tard, en 2007, des discussions s’activent à propos de ce projet pilote. Puis, en août 2013, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (aujourd’hui le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs) inaugure cette toute nouvelle réserve aquatique projetée québécoise!

Aujourd’hui, le Parc Nature souhaite mettre de l’avant cette aire marine protégée dans plusieurs de ses activités et projets afin que ses visiteurs la découvrent de façon écoresponsable sous tous ses angles, sans nuire à la conservation de ce site incroyable.

Si vous souhaitez vous aussi en apprendre davantage sur les aires marines protégées et participer à la protection envers ces milieux et notre magnifique Saint-Laurent, il existe de nombreuses façons! En voici quelques-unes :

Toute l’équipe du Parc Nature vous encourage grandement à découvrir ces milieux, à partager les informations apprises et à faire votre part pour protéger l’environnement!

Informations supplémentaires

Pour découvrir l’aire marine protégée en s’amusant de manière écoresponsable :
https://parcnature.com/on-visite/activites/assaut-des-battures

Pour participer à la protection et à l’éducation :
https://parcnature.com/on-simplique/parrainer-oiseau

Pour s’informer sur l’ensemble des aires marines protégées au Québec :
https://www.environnement.gouv.qc.ca/biodiversite/aires_protegees/aires-marines-protegees.htm

L’herbier de zostère marine sur les battures de Pointe-aux-Outardes. (Crédit : Cindy Grant)

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