Classifié comme zone humide, une tourbière nait après la disparition d’un lac. Le sol de ce milieu étant gorgé d’eau et pauvre en oxygène, il devient ce qu’on appelle un «puit de carbone», figurant parmi les milieux naturels les plus productifs pour la diversité. Elle offre l’abri et la nourriture pour de nombreuses espèces!
Selon le plan d’intervention concerté pour la mise en valeur et la protection des tourbières de la péninsule de Manicouagan (2007), 43% de la superficie de la péninsule est recouverte de milieux humides (tourbières) dont la grande majorité est parsemée de marelles, de lagons ou même de lacs.
Au sein du Parc Nature de Pointe-aux-Outardes, une petite tourbière est présente au nord-est du parc, dans un secteur difficilement accessible. Aucun inventaire de caractérisation n’y a été effectué. Il s’agirait cependant d’une tourbière minérotrophe, de part sa position en lisière du haut-marais et de la présence de mares et d’un réseau hydrique apparent sur la photo aérienne.
À mesure de la production et de l’accumulation de tourbe, la surface d’une tourbière minérotrophe s’élève progressivement. Ce processus se poursuit jusqu’à ce que la surface de la tourbière et sa végétation finissent par ne plus être en contact avec la nappe et s’affranchissent de son alimentation. Si les précipitations ne sont pas suffisantes, la tourbière s’asséchera progressivement. Les processus de tourbification prendront fin et la tourbière sénescente deviendra inactive. Elle atteindra alors un stade ultime, dit minéralisé, qui s’accompagnera d’une modification des propriétés physico-chimiques de la tourbe et généralement d’une évolution de la végétation vers des stades de préforestation. Selon les données recueillies, la tourbière du parc nature est en cours d’assèchement, ce qui est corrélé à la diminution de l’apport d’eau dans le haut-marais.
Compte tenu de sa localisation excentrée par rapport au centre d’accueil du parc et au réseau de sentiers, la tourbière est difficile d’accès et ne subit actuellement aucune pression anthropique ni ne fait l’objet d’aucun projet de mise en valeur.
À notre connaissance, aucune espèce en péril n’est présente au sein de la tourbière.
Aucun enjeu n’est soulevé pour cette tourbière, qui évolue selon un cycle naturel.